Célia Heinrich
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Une contre-utopie 2.0 par Célia Heinrich.
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22 septembre 2014

Élément narratif
1er épisode sur Hide


« Mémoire indélébile »


Hide était en chaussettes. Son pantalon en coton brun molletonné traînait sur le sol et menaçait de le faire trébucher. Les mains dans les poches de sa robe de chambre, il tira le tissu pour le faire remonter bien au dessus de ses chevilles avant de reprendre sa marche. Sur le parquet en chêne vieilli, ses pas lents ne produisaient aucun bruit. Une autre nuit, il se serait enorgueilli de la qualité du bois massif et de la pose parfaite des lattes. Mais ce soir, seul lui importait le silence. Il avait éteint toutes les lumières, tous les appareils électriques. Il hantait les pièces de son immense demeure, rongé d'inquiétude. Il souhaitait se fondre dans les ténèbres, échapper à l'extrême vulnérabilité de son existence. Il n'avait rien d'autre à faire que d'attendre. Cela semblait facile sur le papier. Pourtant, jamais les heures ne lui avaient paru si longues, si douloureuses. Il n'était pas même question de dormir. Hide se sentait mal dès qu'il s'étendait, dans son lit ou ailleurs. Le mieux était encore de faire les cent pas.

Le salon était baigné dans la lumière fantomatique de la lune que filtrait la grande baie vitrée. Les couleurs avaient disparu, offrant un décor à la fois suranné et désolant. C'était la cinquième fois que ses divagations l'entraînaient dans cette pièce. Hide s'en aperçut. S'il était revenu si souvent sur ses pas, c'était bien la preuve que le temps s'écoulait. Rassuré, il se décida à consulter ses messages et se précipita dans son bureau, où il se cogna dans un meuble en ébène qu'il avait déplacé plus tôt. « Pas d'e-brain », lui avait-il dit. Hide regarda le dispositif avec crainte et remords. Cela tient à si peu de choses. L'ordinateur du bureau allumé, il ouvrit une session de sa messagerie. Elle se révéla tout aussi vide que vingt minutes auparavant.

Ça doit prendre du temps. On m'a dit qu'il faisait cela très souvent, mais je ne suis pas vraiment Monsieur-tout-le-monde. Mes données sont plus difficilement accessibles. Et s'il n'y arrivait pas ?

Hide comptait parmi les rares citoyens de la Canopée dont l'accès aux données était restreint. On comptait dans cette élite les dignitaires de l'État, les policiers, les gros bonnets d'Octopus Network… et lui. Hide Gasparo, l'architecte le plus brillant de sa génération. Les Canopolitains lui devaient bon nombre de bâtiments publiques, une bibliothèque, un hôpital. Mais Hide avait obtenu sa renommée grâce à son travail pour Octopus Network. Il avait conçu la grande majorité de leurs locaux, il connaissait leur plan, leur fonctionnement. Cela faisait de lui une cible idéale pour les terroristes. Il n'était donc pas étonnant qu'Octopus Network ait ajouté son nom à la liste des personnalités aux données sensibles. Le public ne pouvait se renseigner sur sa géolocalisation, ni présente, ni passée. Il ne connaissait pas son emploi du temps, ni les personnes qu'il fréquentait. Tout cela était bien trop dangereux.

Par mesure de précaution supplémentaire, le domicile de Hide était gardé en permanence par un employé de la sécurité privée d'Octopus Network, et ce, qu'il travaille pour la multinationale ou pour un autre compte. On ne pouvait reprocher à la compagnie de ne pas veiller sur ses actifs. Hide pouvait compter sur eux. Mais pas pour ça. Ils ne le couvriraient pas, s'ils avaient vent de ça. Peut-être étoufferaient-ils l'affaire en le faisant disparaître d'une manière ou d'une autre.

Hide ressentit une profonde angoisse, comme une boule qui obstruait sa gorge et l'empêchait d'aspirer l'air dont il avait besoin. De l'air ! Plus d'air ! Il partit en courant retrouver le salon. Toujours en apnée, il fit coulisser un montant de la fenêtre et se précipita sur le balcon. Le vent froid de la nuit souleva ses cheveux grisonnants et piqua de rouge la peau dorée de ses joues. Surtout, la vue dégagée des cimes de la Canopée noyée dans la noirceur de la nuit apaisa son esprit et la suffocation disparut.

Il avança jusqu'au rebord du balcon et admira avec fierté le magnifique panorama de la métropole enfouie dans la forêt. Cette demeure, il la méritait. Il devait ses privilèges à la qualité de son travail. Un être aussi extraordinaire que lui ne pouvait sombrer. Jamais. Tout allait s'arranger car il le valait bien. Son destin était et serait exceptionnel. À son image. Comme pour montrer son approbation, la Ruche-Miroir survola la Canopée juste dans son champ de vision. Les hexagones de verre qui la pavaient déviaient le rayonnement des étoiles, et sa silhouette s'imprimait sur les arbres dans la clarté de la lune. Cette apparition était une invitation à la réminiscence. Elle lui évoquait la conjonction d'événements qui avait décidé toute sa carrière.

C'était en 44. Hide avait tout juste trente ans. Cette année-là, le MoRLI avait commis le plus gros attentat de son histoire en visant simultanément tous les entrepôts de données d'Octopus Network. Ils avaient presque réussi leur coup. La panique avait gagné aussi bien les dirigeants de la compagnie que les responsables politiques. Le MoRLI constituait un ennemi qui mettait en péril le mode de vie, non seulement des Canopolitains, mais de tous les citoyens du monde libre. De nombreuses lois sécuritaires avaient été votées pour empêcher la survenue d'un tel acte dans le futur.

De son côté, Octopus Network avait imaginé une réponse de son cru pour le MoRLI : un gigantesque entrepôt de données embarqué sur une citadelle volant dans la mésosphère. Difficile pour une guérilla de s'attaquer à une forteresse flottant à plus de cinquante kilomètres d'altitude en totale autonomie et dotés d'armes défensives dernier cri. Il ne restait plus qu'à la réaliser.

La multinationale avait déjà choisi son architecte en la personne d'Albert Chancy, un homme particulièrement brillant et reconnu par ses pairs. Hide avait été un de ses élèves, et le professeur avait décidé de le prendre sous son aile. Depuis la fin de ses études, il travaillait avec lui. Ses prouesses en conception lui avaient valu le titre de bras droit. Et naturellement, lorsque Chancy avait commencé le design de la citadelle, Hide l'avait rejoint.

Une après-midi d'octobre, il l'accompagna au QG d'Octopus Network. Il y avait déjà eu de nombreux allers-retours sur les éléments constitutifs de la citadelle. Lors de la réunion, l'architecte devait présenter la version définitive de ses plans d'ensemble, afin que puisse commencer la planification effective des travaux. Octopus Network voulait les entamer dès le début de l'année 45. Ils s'impatientaient.

Tout comme son mentor, Hide était stressé. Sa carrière était en jeu, et Octopus Network était un client exigeant. Il portait un costume crème que ses parents lui avaient offert pour sa remise de diplôme. Il ne se sentait guère à l'aise dedans, mais c'était ce qu'il avait trouvé de plus adéquat pour le meeting. La maquette sous le bras droit, son porte-document accroché à son épaule gauche, il suivait maladroitement Albert Chancy dans les détours du petit jardin qui menaient au bâtiment. Comme toutes les constructions de Canopolis, celui-ci s'étendait bien plus en largeur qu'en hauteur. Il devait compter quatre étages bien tassés, mais l'on pouvait facilement se perdre dans les différents couloirs et annexes.

– Mais dépêche-toi ! Voyons, pesta le professeur.

– Je fais ce que je peux, répliqua Hide frustré par l'indifférence de son supérieur.

Chancy n'était pas quelqu'un de très prévenant. Toutefois, Hide était reconnaissant des opportunités professionnelles que leur collaboration lui ouvrait. Peu de diplômés en architecture étaient amenés à concevoir de grands projets au sein de la métropole. Les débouchés étaient rares et son réseau réduit. Pour venir d'un milieu très modeste, Hide savait apprécier sa chance, quand bien même il lui coûtait de devoir courber l'échine. Chancy le savait talentueux, mais cela ne l'empêchait pas de lui affecter toutes les tâches dégradantes dévolues à un assistant comme préparer le café ou porter seul une maquette fragile en se rendant à une réunion.

Quand ils arrivèrent à l'accueil, Hide était en nage. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, et il essayait de maintenir les bras collés contre son corps pour dissimuler l'odeur musquée que dégageaient ses aisselles. Il ne manquait plus que cela.

Il suivit l'architecte dans la grande salle centrale du dernier étage. Tout le monde était déjà assis, devisant de choses et d'autres, pianotant sur leur e-brain.

– Ah ! s'écria Ray Bluefield, le vice-président d'Octopus Network de l'époque, responsable du projet. On n'attendait plus que toi, Albert.

Il serra chaleureusement sa main et feignit ne pas voir Hide. Celui-ci déposa la maquette sur la table et s'installa à droite du professeur, un peu en retrait. Chancy synchronisa son e-brain à l'interface holographique de la pièce. Il projeta les différents designs et expliqua sa vision du projet.

Il ne fallut pas plus de quelques instants à Hide pour comprendre que quelque chose clochait. Le sourire de Ray Bluefield laissait place à une moue renfrognée. Nombre des participants suivaient peu à peu le mouvement et croisaient les bras en silence pendant que l'architecte poursuivait son laïus. Ils n'aiment pas la citadelle. C'est évident. Pourtant, il le savait, Chancy avait suivi à la lettre toutes les directives. La conception était efficace, il n'y avait aucune perte d'énergie, aucune surface inutile.

Hide essaya de se mettre à la place de Ray Bluefield. Qu'avait-il perçu la première fois qu'il avait examiné les dessins du professeur ? Un château fort high-tech. Voilà, la première pensée qui l'avait effleurée. Après, bien sûr, ses réflexes d'architecte avaient pris le dessus et il avait compris l'ingéniosité des systèmes élaborés. Mais des profanes ne pourraient jamais faire cette mise en perspective. Ils se borneraient à voir un château fort : une figure régressiste en totale contradiction avec l'image de l'entreprise.

Manifestement, Albert Chancy, concentré sur son élocution, ne semblait guère sensible au changement d'humeur de la salle de conférence. Hide fit un pas en arrière, appréhendant les événements à venir.

– Excuse-moi, Albert, interrompit le vice-président.

– Oui ? Qu'y a-t-il ?

– Ce n'est pas du tout ce que nous recherchons. As-tu préparé un design alternatif ?

– C'est-à-dire que…

Chancy se décomposa. Il passa nerveusement une manche sur son front avant de reprendre.

– Si on considère que…

Il retourna au début de sa présentation holographique.

– Oui, là. Et bien, on peut changer ceci, et intervertir ces deux tourelles, par exemple.

– Cela ne suffira pas, répondit froidement Ray Bluefield.

Le vice-président rangeait déjà ses papiers comme pour signifier que pour lui l'affaire était close. Son visage était fermé, mécontent. L'architecte scrutait ses schémas holographiques à la recherche d'une illumination.

Là. C'est à ce moment précis que les rouages du destin ont œuvré mon ascension.

Comme lors de chaque projet, Albert Chancy avait encouragé Hide à effectuer ses propres études et réaliser sa version de la citadelle. Il n'avait pas pris le temps de les évaluer, mais il jugeait cela comme un bon exercice et une façon peu coûteuse d'assumer son rôle de mentor. Hide rangeait ses dessins dans son porte-document, et ses schémas tridimensionnels le suivaient partout dans son e-brain. Jamais il n'aurait eu l'audace de les montrer, en tout cas pas à leur client pendant que son supérieur subissait une humiliation publique.

C'était comme s'il était devenu un autre. Ses bras se murent, et sa bouche articula des mots qu'il ne se serait pas cru capable de dire en de telles circonstances.

– Si vous me permettez d'intervenir, nous avons un autre design à présenter. Je vous l'apporte tout de suite.

Chancy, interdit, se contenta de le laisser faire. Peut-être espérait-il que son élève lui apporterait le salut ? Peut-être jugeait-il cela sans importance ? Quel qu'en fût la raison, cela piqua la curiosité de Ray Bluefield qui se rapprocha de l'extrémité de la table où Hide dépliait son plan d'ensemble. Il avait posé la maquette au sol, faisant ainsi oublier le château fort, et le travail de Chancy.

– Comme vous le voyez, je me suis inspiré de la structure des ruches pour concevoir la citadelle. Cela communique l'idée d'organisation, de protection, d'efficacité qu'elle se doit de véhiculer. Les dalles hexagonales laissent passer la lumière mais sont également des panneaux solaires. Les tours qui protègent les serveurs peuvent s'incliner pour augmenter la récolte d'énergie. Elles sont armées bien sûr, mais peuvent aussi jouer le rôle de miroir réfléchissant pour dévier la lumière solaire. La disposition des plaques et des tours garantit une température neutre, la rendant difficilement détectable par les missiles à…

– Voilà un design remarquable, coupa le vice-président. Comment t'appelles-tu ?

– Hide. Hide Gasparo.

– Et comment as-tu nommé ce modèle de citadelle ?

– La Ruche-Miroir.

– Bien, Albert. Peux-tu reprendre ta présentation sur la Ruche-Miroir ? Merci.

– Ce n'est pas le design sur lequel nous nous sommes mis d'accord. Laisse-moi juste corriger celui-ci. Je…

– Nous avons assez perdu de temps. Hide, peux-tu faire la présentation ? La Ruche-Miroir répond-elle à toutes les spécifications fournies par Octopus Network ?

– Bien sûr, répondit-il fièrement.

– Très bien, répliqua Ray Bluefield. Tu es officiellement le nouvel architecte responsable du projet. Albert, tu peux fermer la porte derrière toi en sortant s'il-te-plaît.

En revoyant son vieux professeur quitter la salle de réunion, abandonnant définitivement toute collaboration avec Octopus Network, Hide ne put réprimer un sourire ému. Le destin, c'était bien lui qui l'avait fait agir vingt-trois ans plus tôt. Il en était convaincu : il existait une sorte de force, d'aura bienveillante qui avait pour mission de guider les êtres exceptionnels. Cette puissance intangible était réelle. Il en était la preuve vivante. Jamais, un homme réservé tel que lui n'aurait eu le courage de doubler son mentor. On l'avait choisi, on l'avait poussé à accomplir quelque chose d'écrit.

Et les récents événements relevaient du même phénomène. Oui, il avait fait une erreur. Mais le destin ne l'avait pas abandonné pour autant. C'était encore lui qui l'avait fait surprendre une conversation sur l'effaceur, juste quand il en avait eu besoin. Les coïncidences n'existaient pas. Cet homme lui avait été envoyé pour laver sa faute et lui permettre de poursuivre son œuvre.

Hide sourit à sa Ruche-Miroir qui disparaissait dans l'horizon. Il se sentait parfaitement détendu. Refermant sa robe de chambre, il quitta le balcon pour retrouver la chaleur de son intérieur douillet. Il alluma les lumières et programma une musique d'ambiance rythmée.

Il prit calmement le chemin de son bureau. Plus tôt, sa précipitation lui avait valu un hématome sur la cuisse de la taille d'une noix. À présent qu'il avait recouvré ses esprits, il adoptait une attitude plus digne, comme s'il était observé.

Son ordinateur était toujours allumé. Il avait reçu un nouveau message. Il sentit un serrement dans sa poitrine. Le dénouement. Enfin !

« C'est fait ! » annonçait laconiquement le texte.

Hide éclata de rire. Quel soulagement ! Ce n'était pas si terrible finalement.

« Et pour l'autre ? » répondit-il sur le même canal.

« Pas d'e-brain, pas de problème. Tout est réglé. Tu peux te reconnecter. Notre accord prendra définitivement fin lorsque je recevrai le deuxième règlement pour ton jacuzzi jumbo modèle grand luxe. Malheureusement, ces derniers temps, nous avons de gros problèmes de livraison. Si j'étais toi, je n'investirais pas tout de suite dans un nouveau maillot de bain. »

Hide fixa son écran, satisfait. L'effaceur était très intelligent. Tout était finement réfléchi, de la prise de commande à la facturation. Aucun élément de leur transaction n'attirerait l'attention. Malgré le montant prohibitif de l'opération, les comptes de Hide demeureraient irréprochables.

Il voulut relire leurs échanges pour s'assurer qu'aucun message contradictoire ne se devinait entre les lignes, mais déjà toute trace de la correspondance avait disparu.

Il est fort. Très fort. Trop fort.

Hide regretta un instant avoir confié sa vie à un inconnu qui lui semblait un peu trop dégourdi. Il n'était pas impossible qu'il lui ait subtilisé quelque chose, ni qu'il ait effacé plus qu'il ne devait.

Il souffla. Toute cette paranoïa n'était que bêtise. C'était le destin qui lui avait envoyé cet homme, et le destin ne lui avait jamais voulu que du bien. Hide se leva et retourna dans le salon. C'était là que se trouvait son bar, un meuble en noyer massif gravé artisanalement. Il lui avait coûté petite fortune. Il fit glisser sa main sur toute la longueur du plateau pour éprouver le matériau rigoureusement lisse sous le vernis. Le compartiment le plus bas situé sous le plan de travail contenait ses whiskies. Hide choisit le plus cher, un malt renommé avec une saveur doucement iodée. Il se servit une double dose dans un verre sans glace.

Assis sur son tabouret, il alluma son e-brain pour reprendre contact avec le monde.

– Bonjour Hide ! Je n'aime pas quand tu m'éteins. Tu m'as manqué. Tu veux les titres de l'actualité de la soirée ?

– Je t'écoute, fit-il en avalant une première gorgée.

– Politique : Un nouveau député de la majorité destitué, le mécontentement populaire. People : Éclat sans précédent durant l'élection de Miss Canopolis, le vrai visage des candidates. Culture : Triomphe pour la nouvelle pièce de Steiner. Tu veux le détail d'un article ?

– Non. J'ai eu des messages privés ?

– Ysaline souhaite que vous l'accompagniez à un vernissage demain. J'affiche le contenu en holo.

Hide lut en secouant latéralement son verre pour faire remonter les effluves du whisky jusqu'à ses narines.

– Que souhaites-tu répondre ?

Si son e-brain lui avait posé cette question ne serait-ce que dix minutes plus tôt, il aurait répondu non. Il croulait toujours sous le travail et refusait la plupart du temps de sortir en semaine. Mais il ressentait soudainement une furieuse envie de profiter de toutes les occasions qui se présentaient à lui.

– Réponds que ça serait avec plaisir. Peux-tu lancer le réchauffement d'un repas ? Je meurs de faim.

– Message envoyé. J'affiche le menu.

Hide sélectionna un pad thaï puis glissa sur son parquet pour s'effondrer dans son canapé. Il se sentait vivant, intouchable. Les erreurs ne comptaient pas. Elles s'effaçaient.




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